Quillebeuf : port stratégique à l’entrée de l’estuaire
Dès le Moyen Âge, Quillebeuf-sur-Seine s'est imposé comme un point clé de la navigation sur la Seine. Situé à mi-chemin entre Paris et l’embouchure du fleuve, le village était alors le dernier port où les navires pouvaient faire halte avant de s’engager dans les eaux plus tumultueuses de l’estuaire. Cet emplacement stratégique en a rapidement fait un point de convergence pour les marchands, les marins et les pêcheurs.
La topographie même de Quillebeuf, un promontoire qui se jette dans la Seine, a façonné son développement urbain. Les quais, toujours visibles aujourd'hui, ont été construits pour abriter les navires et faciliter le déchargement des marchandises : céréales, bois, vins et produits venus des colonies transitaient ici avant de poursuivre leur voyage. Ces quais en pierre, bordés par des maisons à colombages, formaient le cœur palpitant de la cité.
Un village tourné vers la navigation
Durant des siècles, l'activité maritime de Quillebeuf a dicté l’organisation de son urbanisme. La rue principale, aujourd'hui connue sous le nom de "Rue Henri IV", suit les contours de la Seine et relie les quais à la place principale, un espace où marins et commerçants se croisaient. L’enchevêtrement des ruelles secondaires, souvent étroites et sinueuses, permettait de relier habitations et entrepôts, mais avait aussi une vocation défensive en cas d’attaque.
La position de Quillebeuf, exposée aux marées et aux vents, nécessitait des infrastructures adaptées. Les maisons qui bordent les quais étaient bâties pour résister au balayage des vents forts venus de l’Atlantique. On peut encore observer ces solides constructions, avec leurs façades renforcées et cadrages en pierre. Une architecture pensée pour lutter contre les éléments, tout en offrant une vue directe sur le fleuve.